Voie professionnelle : un allègement de la co-intervention serait prévu pour les élèves de terminale, selon les syndicats

Les lycées professionnels devraient avoir la possibilité, à compter de la rentrée 2021, de remplacer les heures de co-intervention des terminales de la voie professionnelle par d’autres enseignements, ont appris les membres du comité de suivi de la réforme de la voie professionnelle, qui s’est réuni le 17 juin 2020. Jean-Michel Blanquer, présent pour l’ouverture de la séance, a aussi fait part de sa volonté de développer davantage le CAP en 3 ans pour aider les élèves, mis en difficulté par le confinement, à rattraper leur retard, rapportent plusieurs organisations syndicales.

Le comité de suivi de la transformation de la voie professionnelle s’est réuni le 17 juin 2020.

Après une interruption des rencontres pendant près de trois mois, le comité de suivi de la transformation de la voie professionnelle s’est à nouveau réuni le 17 juin 2020, pour la dernière fois de l’année scolaire en cours.

Présent pour l’ouverture de la séance, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a reconnu que le maintien du lien avec les élèves durant le confinement a été particulièrement compliqué dans cette voie d’enseignement, mais s’est félicité que “la période de déconfinement fonctionne globalement un peu mieux en lycée professionnel qu’en lycée général et technologique”.

Les services du ministère ont fait plusieurs annonces lors de la réunion.

En terminale, la co-intervention pourrait être remplacée par un module de culture générale. Le ministre aurait ainsi assuré que la co-intervention en terminale professionnelle, qui sera enseignée pour la première fois à partir de la rentrée 2021, pourrait être remplacée par des enseignements généraux, portant notamment sur l’art, la culture, la philosophie ou le sport ou par un accompagnement à la poursuite d’études. Cela se fera “à la demande des établissements”, précise le Snetaa-FO pour qui c’est une “très bonne nouvelle pour les élèves qui souhaitent poursuivre leurs études”. Le comité de suivi est chargé de mener une réflexion sur la mise en place de ce module durant l’année 2020-2021, précise le Snuep-FSU.

Inciter les académies à développer le CAP en 3 ans. Jean-Michel Blanquer se serait également engagé, rapportent plusieurs organisations syndicales, à inciter les recteurs à développer le CAP en 3 ans dans toutes les académies. Si le CAP en 2 ans “reste la norme”, cela doit “permettre de donner plus de temps aux jeunes ayant été confinés trop longtemps pour valider leur diplôme”, expliquer Pascal Vivier, du Snetaa-FO, qui avait demandé une montée en puissance du CAP en 3 ans. “Ils pourraient ainsi passer certaines épreuves en deuxième année de CAP et d’autres en 3e année”, poursuit le syndicaliste, qui estime à “plus de 50 %” la part de décrocheurs en CAP durant le confinement. “Sur le terrain, le CAP en 3 ans [rendu possible depuis la réforme de la voie professionnelle] est encore peu mis en place”, explique Mohamed Attia du SE-Unsa. Le syndicat est favorable à ce dispositif mais souligne qu’ “il n’y a pas encore de moyens clairement dédiés”.

La conférence nationale des diplômes sera relancée au premier trimestre. La conférence nationale des diplômes de la voie professionnelle, qui devait initialement se tenir en mai, “va être relancée au premier trimestre” de l’année scolaire 2020-2021. Des groupes de travail se réuniront en amont. L’objectif poursuivi, rapporte le Snetaa-FO, est de “simplifier l’appellation des diplômes, de créer de nouveaux diplômes et de nouvelles colorations de diplômes”. Les CPC seront notamment chargées de repérer des compétences transverses identiques dans les filières “services à la personne”, “énergie” et “numérique” afin, éventuellement de regrouper des diplômes qui se ressemblent, rapporte le Snuep-FSU. Le ministère a d’ailleurs présenté au comité de suivi une “carte interactive des formations”, élaborée en vue de la conférence, qui vise à donner une meilleure visibilité des formations existantes.

Création d’une banque d’idées de sujets pour le chef-d’œuvre. Cet outil de partage d’idées sur le chef-d’œuvre, évoqué lors d’un comité de suivi en février, vise à mutualiser les projets, avec un accompagnement par des inspecteurs, indique le SE-Unsa. Elle doit être rendue accessible à tous les enseignants “dans le courant de l’année scolaire 2020-2021”, selon le Snuep.

“L’Été du pro” : la déclinaison des “vacances apprenantes” dans la voie professionnelle. “L’été du pro” se déroulera les deux premières semaines de juillet et la dernière semaine d’août dans les lycées professionnels “volontaires”. Les activités seront assurées par des enseignants “volontaires” qui toucheront une rémunération pour cela, a-t-il été indiqué. Des cours seront proposés le matin et des activités sportives et culturelles l’après-midi. Il n’a pas été précisé si ces activités seront uniquement proposées aux élèves déjà inscrits en lycée professionnel ou également à des élèves souhaitant découvrir cette voie.

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