Lettre de rentrée SNUEP NC

Cher-s-es collègues,

Ce siècle a 20 ans, et l’on dit souvent que les 20 ans sont le plus bel âge. Malheureusement il semble qu’en ce qui concerne nos métiers, cette période puisse s’inscrire comme une étape supplémentaire dans le détricotage de nos missions et de nos acquis. Elle crée, de plus, du temps de travail administratif supplémentaire pour les enseignants – temps bien entendu, non comptabilisé !

La réforme des retraites, quand à elle, outre le fait qu’elle repousse à 64 ans  (l’âge pivot) le départ, veut placer des gens du 3ème âge usés et fatigués face à des jeunes dont toutes les études démontrent la baisse de l’attention et de la compétence d’apprentissage (la faute à un pédagogisme venu de gens n’ayant que peu ou pas enseigné).
Aucune prise en compte de la pénibilité du métier (expression devenue grossière pour l’actuel gouvernement), et ce, malgré les nombreux suicides, burn out, dépressions et démissions, en augmentations dans les rangs des enseignants.
Autre fait remarquable, avec cette réforme des retraites voulu par l’union européenne dans ses Grandes Orientations de Politiques Européennes, est de faire disparaître la solidarité obtenue en cette matière après la seconde guerre mondiale par le Conseil National de la Résistance. Avec cette retraite que l’on présente comme “universelle”, chacun et chacune d’entre nous, verra sa pension diminuer drastiquement, et cette situation sera encore plus dramatique pour les femmes qui, honte à elles, ont des carrières hachées, en raison de leur propension à vouloir s’arrêter quelques temps pour s’occuper de leurs enfants.

      En ce qui concerne les cadres territoriaux, qu’en est-il ? Et bien après l’adoption du PPCR par le Territoire en 2018, leur statut (l’un des meilleurs auparavant) continu de se détériorer :

  • très fort ralentissement de la progression de carrière,
  • disparition du statut des fonctionnaires du cadre territorial, effacé en janvier 2019 par une nouvelle législation moins avantageuse,
  • droit à la retraite repoussé au-delà de 65 ans,
  • pension de retraite en danger, puisque la Caisse Locale de Retraite est en déficit…

2020 ne s’annonce donc pas comme un bon cru, et il est urgent pour chacun et chacune de nous , de prendre conscience des difficultées que nous allons rencontrer dans l’exercice de nos métiers. Car ne nous y trompons pas, ces points s’ajoutent aux autres, tous les autres que nous dénonçons depuis des années :

  • absence de matériels pédagogiques dans certains établissements et certaines filières,
  • établissements qui sont hors des règles de sécurité d’accueil d’un public jeune,
  • les violences et les insultes qui ne diminuent pas, bien au contraire,
  • des objectifs inadaptés,
  • aucune médecine du travail pour les personnels,
  • des classes que l’on surcharge avec pour seul objectif de faire des économies,
  • la parole des enseignants méprisée quand elle n’est simplement pas ignorée…

La société, notre société, doit se poser la question de ce qu’elle souhaite : soit de belles statistiques avec des pourcentages de “réussites” ne reflétant pas la réalité et servant surtout  à valoriser l’égocentrisme de certains, soit des jeunes bien formés, des citoyens éclairés prêt à reprendre le flambeau de leurs aînés, pour faire grandir le “vivre ensemble”.

Cependant,  il nous faut garder la tête haute et continuer à nous battre. C’est pourquoi, au SNUEP NC, nous poursuivrons notre mission et profitons de cette lettre de rentrée pour vous souhaiter une année que nous espérons malgré tout, bonne.

Co-secrétaire Académique
R. Jean-Philippe

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